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Le pôle santé du groupe Amen voit loin

Le pôle santé du groupe Amen voit loin

Renforcée par l`entrée de la Société Financière Internationale (SFI) dans son capital, la filiale santé du groupe tunisien Amen envisage de s`implanter en Mauritanie et en Libye.

Premier groupe de cliniques privées en Tunisie, avec un chiffre d’affaires de 25 millions de dinars (près de 13 millions d’euros) en 2010, Amen Santé est sûr de son diagnostic : à terme, c’est à l’international qu’il donnera une nouvelle dimension à ses activités. Cette filiale de la Compagnie méditerranéenne d’assurances et de réassurances (Comar, 50 % du capital) et d’Amen Bank (30 %) – qui appartiennent tous deux au groupe Ben Yedder – entend profiter des belles possibilités existantes sur un continent largement sous-médicalisé, notamment en ciblant les classes moyennes émergentes.

Mauritanie, Libye, mais aussi, à plus longue échéance, Mali ou Tchad : Mohamed Ben Hmida, directeur général de l’entreprise, ne manque pas de projets. « Nous avons identifié plusieurs terrains et les plans des cliniques sont prêts », affirme-t-il. Une stratégie qu’il va pouvoir mettre en œuvre plus rapidement grâce à l’entrée officielle dans le capital d’Amen Santé, le 14 décembre, de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale). L’apport est certes limité – 3 millions d’euros, équivalents à 20 % des parts -, mais l’opération devrait se répéter d’ici à deux ans pour permettre à l’entreprise de poursuivre son essor à l’international sans réduire les investissements prévus en Tunisie. À l’horizon 2015, Amen Santé pourrait aussi miser sur une introduction en Bourse pour lever des fonds.

Déjà, ses établissements tunisiens accueillent de nombreux patients africains, attirés par la qualité de la prise en charge. « Parmi les 400 médecins qui travaillent dans nos cliniques, beaucoup ont suivi une spécialisation en France. Par ailleurs, notre encadrement paramédical respecte les normes européennes, et nous attachons une grande importance à la qualité de nos équipements », justifie Mohamed Ben Hmida.

Une image de marque qu’Amen Santé entend aussi faire fructifier grâce aux travaux en cours (financés à 50 % sur fonds propres) dans ses établissements de Gafsa, La Marsa (Tunis), et à Béja, où une clinique doit être inaugurée en mars prochain. Mais la plus belle vitrine du groupe sera son hôpital privé, le premier du pays, qui doit être construit dans la capitale. Situé sur l’emplacement de l’ancienne ambassade des États-Unis, celui-ci comptera 350 lits (doublant ainsi la capacité d’accueil d’Amen Santé) pour un investissement dépassant les 54 millions de dinars. Contrairement aux cliniques, il emploiera des médecins à plein temps, ce qui permettra d’assurer une meilleure continuité des soins, mais aussi d’être plus performant dans la maîtrise des coûts.

Si la notoriété d’Amen Santé s’est développée sur le continent, c’est avant tout grâce à sa stratégie de promotion auprès des autorités locales par le biais de conférences médicales et de missions humanitaires. « En 2007, nous sommes allés à Nouakchott avec une association pour opérer des pathologies cardiaques, explique Mohamed Ben Hmida. Quelques mois plus tard, la Caisse d’assurance maladie mauritanienne nous a donné son agrément », permettant aux ressortissants du pays de se faire soigner dans les cliniques tunisiennes d’Amen Santé.

Parmi les habitués de ces établissements figurent aussi les Libyens. Quasiment absents durant les premiers mois de 2011, ils sont revenus en nombre se faire soigner à Tunis au plus fort des combats dans leur pays.

Mais outre les Africains, le groupe peut compter sur les adeptes de la chirurgie esthétique pour prospérer. Environ un millier de personnes, surtout des Européens, viennent chaque année profiter des tarifs avantageux de la médecine tunisienne. Au total, 30 % du chiffre d’affaires d’Amen Santé – qui devrait être cette année encore en légère augmentation – reposent déjà sur une activité liée à l’international.